Quand la nuit tombe sur la capitale
Il est 19h à Antananarivo. Les collines s’assombrissent, les ruelles s’emplissent de silhouettes pressées… et d’un coup, la ville bascule dans le noir. Pas un quartier n’y échappe : les coupures d’électricité à Antananarivo sont devenues le quotidien des habitants. Quatre à huit heures sans courant chaque jour : une réalité qui s’installe, année après année.
S’éclairer à Antananarivo n’est plus un geste banal, c’est devenu un calcul, un arbitrage permanent. Entre la facture de la JIRAMA, les bougies et les kits solaires qui envahissent le marché, chaque famille cherche sa lumière — au sens propre comme au figuré.
La JIRAMA : une facture pour un service intermittent
Officiellement, les tarifs JIRAMA sont clairs :
- Tarif social Éco (T1 < 25 kWh) : 165 Ar/kWh
- Au-delà de 25 kWh : 764 à 909 Ar/kWh selon les zones
- Tarif résidentiel général : 370 à 550 Ar/kWh, plus une redevance mensuelle de 7 641 Ar
En théorie, une famille modeste qui consomme 50 kWh par mois devrait payer entre 40 000 et 60 000 Ar. En pratique ? Elle règle cette facture… tout en passant ses soirées à la bougie, puisque les délais de délestage touchent la capitale presque chaque jour. On paie donc pour une électricité qui n’arrive pas toujours, une absurdité devenue norme.
Les bougies : la lumière fragile des foyers modestes
Dans chaque gargote, chaque échoppe de quartier, la bougie est là, prête à sauver le dîner. Les plus simples coûtent 200 Ar l’unité. À raison de deux par soir, une famille débourse près de 12 000 Ar par mois.
Cela paraît peu, mais la lumière est faible, elle noircit les murs et accroît les risques d’incendie. Pire : sur une année, une famille dépense autant qu’une facture d’électricité basique, pour un confort bien moindre. La bougie rassure, mais elle ne résout rien.
Les alternatives solaires : le soleil comme plan B
C’est là qu’entrent en scène les solutions d’éclairage alternatives à Madagascar. Ces dernières années, le marché s’est rempli d’offres en tout genre : du petit coffret portable pour charger un téléphone, jusqu’aux systèmes complets capables d’alimenter une maison entière.
Les solutions d’appoint
- Prix : à partir de 75 000 Ar
- Équipement : une lampe, parfois une radio, possibilité de recharger un téléphone
- Autonomie : 2–6h d’ampoules LED
- Profil : étudiants, chambres simples
- Pour ceux qui veulent des lampes solaires pas chères, c’est le choix idéal.
Les systèmes intermédiaires
- Prix : 1,4 à 2,6 millions Ar
- Équipement : onduleurs 1000–2400 VA, batteries au plomb ou gel
- Autonomie : lumière + TV
- Profil : familles urbaines souhaitant abandonner les bougies
- Offre un vrai compromis entre coût et confort.
Les puissances supérieures
- Prix : 5 à 6 millions Ar
- Équipement : 5000 VA, plusieurs batteries 100 Ah
- Autonomie : maison équipée, appareils électroménagers de base, parfois un réfrigérateur
- Profil : confort moyen de gamme
Le haut de gamme
- Exemple 1 : station d’énergie portable 2048 Wh extensible à 6144 Wh, autour de 9,3 millions Ar
- Exemple 2 : kit anti-délestage à Madagascar 3,5 kW / 5 kWh, environ 22 millions Ar, autonomie 8h, durée de vie 10–15 ans
- Profil : foyers aisés, petits bureaux
- Ici, la dépendance au réseau disparaît presque, et la tranquillité est totale.
Quelle solution pour rester éclairé ?
Électricité JIRAMA
- Dépense mensuelle : 30 000–80 000 Ar
- Autonomie : coupures 4–8h/j
- Profil : foyers branchés au réseau
Bougies
- Coût par unité : 200 Ar
- Dépense mensuelle : ~12 000 Ar
- Autonomie : 2–3h par soir
- Profil : secours, ménages modestes
Petit kit solaire
- Coût initial : 75 000–500 000 Ar
- Dépense mensuelle : 0
- Autonomie : 2–6h d’ampoules LED
- Profil : étudiants, chambres simples
Systèmes intermédiaires
- Coût initial : 1,4–2,6 M Ar
- Dépense mensuelle : 0
- Autonomie : lumière + TV
- Profil : familles urbaines
Kits puissants
- Coût initial : 5–6 M Ar
- Dépense mensuelle : 0
- Autonomie : maison équipée
- Profil : confort moyen de gamme
Systèmes lithium haut de gamme
- Coût initial : 9–22 M Ar
- Dépense mensuelle : 0
- Autonomie : 6–8h + électroménager
- Profil : foyers aisés, petits bureaux
Conclusion : le prix de la lumière
À Antananarivo, s’éclairer est devenu un choix de société. Certains continuent de jongler entre alternatives JIRAMA et bougies, au prix d’un inconfort permanent. D’autres investissent dans des kits solaires ou des kit anti-délestage, quitte à s’endetter, pour retrouver la lumière que le réseau n’assure plus.
La vérité est simple : en 2025, la lumière la plus stable ne vient plus du réseau, mais du soleil. Pour une autonomie énergétique à Madagascar, investir dans une solution contre les coupures d'électricité est désormais incontournable.

